Le nouvel Exode n’est plus religieux mais spirituel.

 

Nous croyons que sur le champ (1) sont engagés, pour l’accomplissement du Dessein, des croyants libres et des incroyants libres. Les croyants proclament la Parole, prient, font pénitence, mais ne forment ni ne suivent une religion ; au contraire, ils voient dans la Parole du Père révélée depuis des millénaires un Appel à la libération spirituelle, à la genèse des hommes du temps qui vient (2). Cette humanité en marche survient comme un orage (3) de vie, le nouvel Exode qui n’est plus religieux, introspectif, appropriatif, en somme mal compris, mais spirituel, ouvert, créateur, au bout duquel la Terre Promise n’est pas un pays conquis avec violence, exploité aux dépens d’autres hommes, mais le monde entier pour le bonheur de tous. C’est l’Exode de la pieuse gente (3), hommes aux origines, aux sensibilités, aux moyens intellectuels et matériels et aux vocations aussi variés qu’il est possible, comme sont variées leurs visions de la pénitence, de la moisson, du changement et finalement d’Eden. Et cependant une seule race (4).

 

Pour le reste et le petit reste, l’humanité peut changer en bien.

 

Nous croyons que les hommes du temps qui vient, qui n’ont ni chef (5), ni hiérarchie, ni loi, puisque toute forme de pouvoir rejette le Père (6), ont pour seule Lumière (7) la Parole, qu’ils la connaissent ou qu’ils en aient seulement gardé souvenir (8). Nous croyons qu’ils ne reconnaissent sur terre qu’une seule souveraineté (9), celle des dons faits par Dieu à l’homme : amour, intelligence ou sagesse (deux formes dérivées du don de Parole), liberté, individualité, pouvoir de création. La dynamique ou l’existentialisme du changement qu’ils préparent se fonde sur la certitude qu’avoir un langage de raison (10) n’est pas dire : L’humanité restera médiocre, à jamais faite de prédateurs et de bétail humain, mais dire : L’humanité peut changer en bien — Fond de la Parole de Dieu —. Les hommes de bien, très divers, qui partagent cet existentialisme, croyants et incroyants, conscients et inconscients, connus et inconnus, forment le reste. Au milieu du reste ceux consciemment liés à La Révélation d’Arès forment le petit reste, dont l’assemblée n’a aucune prétention élitaire et dominante ; elle constitue une plate-forme mentale spirituelle, justifiée par la seule réalité de sa mentalité et de sa créativité spirituelles. Les hommes du petit reste sont frères, pénitents et moissonneurs afin de sensibiliser patiemment le monde à l’amour, à l’importance de retrouver l’intelligence, à la dynamique aiguë de la liberté et de l’individualité épanouies pour réaliser la diversification et la multilocalisation — orientation centrifuge contraire aux principes et réflexes actuels centripètes des nations et de tous groupes humains —. L’Assemblée idéale n’existe jamais, car la vie, comme la foi, est poursuite infinie. Aussi l’assemblée se cherche-t-elle sans cesse comme tout homme de bien se cherche sans cesse, elle se cherche comme prémisse de la société qui vient. L’Assemblée n’est pas une organisation mais un organisme vivant où se développent et se complètent les personnalités, originalités, compétences et talents les plus variés. L’assemblée voit dans l’attachement inconditionnel et naturel à la Parole et au Dessein du Père les seuls raisons et aboutissement  de la foi ; aussi n’a-t-elle aucune doctrine ou théologie, aucun clergé, elle n’impose aucunes règles en matière d’adhésion, d’obole, de réunion, de choix personnels de vie, de profession, de mariage, etc., et laisse à chaque frères la liberté d’organiser sa pénitence, sa prière, sa moisson pourvu que celles-ci soient actives. Dans ce cadre elle rappelle à chacun la logique de sa présence au milieu d’elle, éloigne (11) celui qui s’éloigne du Fond et qui ne peut ni servir le Fond ni s’y épanouir, mais elle cherche volontiers avec lui comment il peut contribuer au changement du monde dans une autre partie du reste plus conforme à ses vision et personnalité. Chaque membre du petit reste forge les obligations de sa conscience et, unissant celle-ci aux consciences de ses frères, travaille à recréer la conscience collective spirituelle dont il reste peu de traces dans ce monde — L’humanité tombée dans le grégarisme, dont la religion est la manifestation typique, est au mieux localement fraternaliste dans un sens politique, non spirituel —.

 

 

 

 

Le petit reste

 

 

Le petit reste de pénitents

 surnommés Pèlerins d’Arès .

 

 

 

 

1. 5/2, 14/1 = autres références

2. 30/13

3. VI/6, XLV/13-16

4. 25/4, XII/5

5. 16/1 et par la négative: 28/12, XLV/11-18 + autres références

6. 1 Samuel 8/7-9.

7. 38/5 + nombreuses références

8. 1/10. Ce souvenir peut être autre chose qu’un objet conscient et précis de la mémoire. Il peut être matérialisé par l’instinct, l’intuition, la déduction, la philosophie personnelle, voire même la coïncidence.

9. 8/1

10. 26/3

11. 37/9