Nous croyons que la mort sera vaincue.

Nous croyons dans la résurrection des morts (1), c’est-à-dire dans la réunion de l’âme, de l’esprit et de la chair (2), qui suivra le Jour du Père. Le sort des spectres sans âmes ce jour-là n’est pas connu ; chacun verra alors ce que le Père fera (3) pour eux.

Nous croyons que les ressuscités seront charnels, mais transfigurés comme le Messager charnel et transfiguré, Jésus, que le Père envoya à Arès pour nous rappeler que l’humanité peut reconstruire Eden.

Nous croyons qu’il en sera à dater de ce Jour de Dieu comme il en fut aux jours d’Adame : il n’y aura pas de fatalité du Bien. Le mal, la Bête, menacera longtemps avant de mourir (4), parce que le Bien ne peut pas régner sans possibilité de mal comme la lumière n’existe pas sans possibilité d’ombre et l’harmonie sans possibilité de chaos.

 

L’humanité édénique aura acquis la vigilance.

 

Nous croyons que l’humanité édénique aura acquis la vigilance qui manqua à Adame, vigilance (5) que cultivent les frères dès à présent. Après des millénaires d’expérience du mal, l’humanité jouira d’un flair puissant pour devancer ou pour détecter celui-ci, d’une grande force de caractère pour écarter les mauvais choix, et surtout d’une mémoire (6) active des temps du péché, et un penchant sublime pour le Bien. Ainsi contiendra-t-elle la Bête derrière l’horizon (7).

 

La Parole peut seulement allégoriser la perpétuité de l’homme sauvé.

 

Nous croyons que l’humain redeviendra perpétuel. Bien que transfiguré, il restera corporellement sensible et vulnérable — à Arès les plaies de Jésus ressuscité saignèrent —. L’humain se perpétuera par régénération dans des conditions et proportions inconnues, et peut-être dans l’éventualité d’autres fins dernières. Depuis la chute d’Adame nous ne pouvons plus représenter la vie édénique psychique et physique, ses critères et aboutissements, autrement que poétiquement, donc trompeusement ; nous n’en connaissons à gros traits que le principe spirituel, celui de l’image et ressemblance. Eden n’est pas une aire géographique, mais la vie transfigurée, qui est toujours corporelle—L’état de l’âme après la mort n’est pas une transfiguration, celle-ci ne concerne que l’homme de chair –. Cette vie transfigurée sera peut-être beaucoup plus étrangère ou beaucoup plus proche de notre actuelle condition psycho-physique que nous l’imaginons. La Parole peut seulement allégoriser la résurrection, la transfiguration, la perpétuité de l’homme sauvé, mais elle leur donne le prix considérable d’une Promesse (8) du Père.

 

La liberté créatrice de l’homme ne cessera jamais mais le Père y mettra sa marque aussi.

 

Nous croyons qu’Eden restauré sera un monde en tout point humain : social, économique, technique, etc. Ni angélique ou idyllique, ni dématérialisé, ni uniformisé non plus, il tirera son bonheur de la victoire de l’homme sur son péché et sur les sentiments bas, et des qualités et transcendance consécutives. L’humanité sera beaucoup plus diversifiée qu’elle n’est aujourd’hui pour permettre dans la Vérité, l’amour et la liberté l’épanouissement des prodigieuses ressources humaines. L’homme nouveau, les choix et les actions par lesquels il se sera recréé et ceux qui auront résulté de sa recréation (vrai sens de pénitence) seront évidemment marqués par la spiritualisation durant le temps du changement précédant le Jour, par la transfiguration ensuite. Les descriptions de Jésus apparu à Arès et du témoin enlevé dans l’univers(9) ne donnent de l’homme changé qu’une idée ininterprétable, parce que la métamorphose ne sera consciente que dans l’environnement auquel elle se sera destinée, et sera marquée par les volitions que dynamiseront sans cesse les générations de pénitents et d’humanistes (existentialisme comme dynamique de la pénitence et du changement). La liberté créatrice de l’homme ne cessera jamais d’être déterminante. Mais sa métamorphose sera plus complexe qu’il ne peut l’imaginer aujourd’hui, puisque le Père, co-créateur du monde changé, y mettra sa marque. Cet Eden lointain dépend de la volonté de changer des premiers frères — c’est le sens des mots de Jésus aux apôtres : Déjà dans cette génération certains ne mourront pas sans avoir vu le Royaume (c.-à-d sans avoir prévu de le créer et sans y avoir travaillé) —. La pénitence, la moisson et toutes les actions et recherches de l’assemblée se déterminent par ce seul but prophétique : Eden ou le Royaume.

 

 

 

EDEN

 

 

« Le vrai est un jardin dans la tête…

Les frères viennent, ceux qui ont le jardin dans la tête où l’Eau monte comme dans l’arbre, dans la fleur. »

 

                                    La Révélation d’Arès II/9 et XVII/3

 

1. 31/8-11, 35/2-3, Daniel 12/2-13, Actes des Apôtres 24/15. Le Coran: thème répétitif.

2. 17/7

3. 31/12

4. 22/14. La mort de la bête évoque d’autres fins dernières, longtemps après le Jour, un règne très lointain hors de toute Vérité exprimable, hors de tout entendement.

5. XVI/14, XXVIII/27

6. La douloureuse mémoire à laquelle le Père nous sensibilise déjà: 8/2-9, 10/4-6, Luc 22/14-20 + autres références

7. 22/14

8. 1/6, 2/8, 33/36 + autres références

9. VI/1-4