Déculturation

 

 

 

 

 

 

 


Le monde délivré du mal est nécessairement délivré de la culture

 

Depuis peu je lis "Et Ce Que Tu Auras Écrit (Le Pèlerin d’Arès) 1993-1996". Je ne l’avais pas relu depuis sa publication en 1997. À l’époque, des frères et des sœurs me reprochèrent d'avoir écrit un livre "compliqué" ou "obscur", pour certains "pédant", et pendant quinze ans je le considérerais comme raté et j'y ferais peu référence. J'ai aujourd'hui la surprise de lire un ouvrage clair, précis, propice et intéressant, mais ce que je constate par-dessus tout, c’est qu’en 1996, quand je l'écrivis, ma foi et ma pensée étaient achevées, accomplies.
Ma déculturation était faite.
J'étais spirituellement né.

Déculturation ?
Un été des années 90, pendant le Pèlerinage d’Arès, à un de ces exposés-débats que des frères appelaient ateliers, on parla déculturation. Un pèlerin se leva et dit : « Vous dites que 
La Révélation d’Arès rend l’homme libre (Rév d’Arès 10/10) et de ce fait amènera une déculturation. C'est impossible. Je pense qu'il y aura seulement changement de culture, passage de la vieille culture à une nouvelle, la culture arésienne."
Je répondis : "Non. La culture disparaîtra. La culture est déterministe. Donc, elle disparaît si l'homme maîtrise son destin. 
La Révélation d'Arès appelle la maîtrise du destin pénitence, qui n'est pas soumission morale, à quoi la culture la réduit, mais action puissante et libre de recréation de soi par le bien. Le mal régénère sans cesse la culture ;mal et culture forment une équation d'apparence inattaquable, quelles qu'en soient les variables. Faux ! Le bien se défait de la culture et même, à terme, ouvre la Voie à Éden (Rév d'Arès 35/2). C'est aussi inévitable que la loi de la relativitéC'est aussi une façon d'exprimer le Fond de La Révélation d'Arès.
La culture, depuis le mauvais choix 
d'Adam (2/1-5), a fait de l'humanité son attelage. Elle harnache, bride et fouette les hommes comme des chevaux tirant le charriot d'une fatalité qui n'existe que pour ceux qui, dans les tunnels (23/2) où se croisent depuis les millénaires la foi et le doute, ont ajouté au côté savoir de la science un côté obscurité (38/5).

La pénitence, insurgeance existentielle s'il en est, peut tout changer. Elle abattra les idoles de l’esprit (ces lois sociologiques prétendues fatales), détèlera les hommes du carrosse des princes et de leurs docteurs (3/4), en fera des poulains libres du harnais, courant chacun vers le but qu’il s’est fixé (10/10).
Il est certes très difficile de se représenter, dans les sombres tunnels où nous vivons encore, ce que sera un monde changé (28/7), un monde sans culture, mais il ressort de la Parole qu'il sera diversification dans une libre harmonie, mais non simple évolution sous le harnais d'une nouvelle culture.

La déculturation, pardi, est très lente. Des générations et 
des générations repentantes camperont longtemps sur le désert (24/4) ou le vide (23/5, xxx/3, xxxi/4) de la culture. La déculturation se fera insensiblement cependant. Le fidèle d'une église ou d'une religion fonctionne sur la foi; il suit une culture et n'en sort pas. Le Pèlerin d'Arès, différence capitale, fonctionne sur le bien, il est pénitent, change sa vie (30/11), redevient le pérégrin spirituel que fut Abraham ou Jésus, deux grands déculturés. Chaque jour le pénitent prépare son salut personnel mais aussi imperceptiblement désembourbe un peu le monde du marais de la culture qui l'enfonce vers le péché des péchés (38/2): le point de non-retour du mal.
Chaque jour le 
pénitent aime et pardonne son prochain un peu plus, il gagne un peu plus d’intelligence spirituelles, il est un peu plus libre (10/10) de tous les préjugés qui voilent son discernement. Il lit la Parole de Dieu et, bien qu'il ne puisse jamais la retenir par cœur, elle le marque un peu plus chaque jour. Il la distingue de moins en moins de lui-même. Sa déculturation se fait et les générations suivantes la poursuivront jusqu'à ce qu'elles ne mesurent plus les actes humains à l'aune des mœurs, de "l'intellectuellement correct" et des lois, mais à l'aune de l'amour. 

La déculturation renversera beaucoup de valeurs de la culture. La propriété par exemple. La culture a fait, des millénaire durant, de la propriété un problème obsédant tel que l'homme est plus la propriété de la matière et de l'argent que l'inverse. Ce n'est pas le moins tragique aspect du 
vide qu'est la culture. La déculture arrêtera cette fuite perpétuelle de tout entre les doigts de l'homme.
La propriété existera toujours, parce qu'elle est aussi propre à l'homme que sa 
chair, son esprit, son âme (Rév d'Arès 17/7),l'amour, la liberté, la créativité, mais la culture a bâti sur la propriété des idéologies, comme celle de droite et celle de gauche aujourd'hui, qui ont causé beaucoup de haine, de luttes, parfois beaucoup de morts et n'ont pas apporté et n'apporteront jamais le bonheur universel. C'est le sens très subtil de la parabole du chameau et du chas de l'aiguille (Matthieu 19/24), absurde pour souligner l'absurdité de la culture, culture du vide.
Culture du 
vide ? L'âpre au gain a un compte en banque qui, même plein, lui paraît toujours vide. Il passera sa vie à la pompe à richesse et manquera le sublime destin de l'homme fait Dieu (2/13). L'ascète passe pour l'inverse de l'âpre au gain, mais sa vie, même pleine de privation, lui paraît toujours vide. Il passera sa vie à la pompe à rigueur et manquera le sublime destin de l'homme fait Dieu (2/13). Voilà deux types caricaturaux de dévots de la culture du vide, mais on peut les multiplier sur toute l'échelle des nuances et, par cette démonstration déroutante, déculturée, rappeler que la Voie vers la Vie et le Bonheur est ailleurs, dans l'absolue liberté (10/10), la seule qui échappe au vide.
Des hommes se disent "en recherche" et passent d'une religion, d'une philosophie, d'une politique à une autre, mais ils ne
changent pas. Ils se déplacent sur la culture comme les billes sur le billard, qui tout au plus s’entrechoquent et font du bruit (ii/7-13, vii/4-16, etc.). Nous, Pèlerins d'Arès, sommes sortis du billard, de sorte que nous ne sommes jamais invités à y jouer. C'est notre grandeur. C'est aussi une des grandes difficultés de notre mission dans le monde.

Le 15 janvier dernier, journée "porte ouverte" dans une de nos missions en France sur le thème "Retour de Jésus". Un visiteur s'assit près de moi et dit: "Bien sûr, vous n'avez jamais lu "L'Athéologie" de Michel Onfray…" Je le coupai: "Si, j'ai lu ce livre effrayant d'érudite propagande athée." Lui, outré : "Propagande ?" Moi : "Des gens sensés
et honnêtes ont eu l'expérience, extérieure ou intérieure de Quelqu'un d'Autre. Les traiter comme des rêveurs, des détraqués ou des coquins avec autant d'érudition ne peut être que propagande. Les Nazis déployaient la même science contre les juifs et les Soviétiques contre tous les croyants." Lui : "Michel Onfray est un écrivain de grande culture." Moi : "Exactement. Onfray n'est pas un homme de savoir, mais de culture. La culture est une glu qui colle les hommes à des idées et des valeurs fixes et nous, Pèlerins d'Arès, nous évertuons à les libérer (10/10, 28/20)." Il me toisa. J'ajoutai : "Eh ! bien, il vous est maintenant facile de nous situer: Nous sommes exactement à l'opposé de Michel Onfray. Avez-vous lu La Révélation d'Arès ?" Il s'exclama: "Ah non, c’est un bouquin pour rendre dingue !" Moi : "Non, il fait réfléchir, il déculture." Il se leva et sortit. Ce bref et vif échange montre que La Révélation d'Arès est bien un de ces très rares grands moment de l'Histoire où Dieu paraît et dérange tout.

La déculturation est encore un sujet mal compris, mal accueilli, cependant fondamental. Dans la mission nous ne le développons pas assez. Le public tend encore, de ce fait, à considérer 
La Révélation d'Arès comme une alternative à la religion, ce qu'elle n'est pas. Elle assigne à la foi une tout autre dynamique, Elle est un grand saut vers une autre Création, pour laquelle le Créateur fait l'homme son co-créateur. Déculturation 126

 

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