« Société sans chefs »

 

 

 

 

Quelques références...

 

Écoute, homme Michel !

Tu ne seras le chef de personne ;

Tu es seulement le premier, comme l’aîné est premier né de ses frères et sœurs,

Premier à avoir reçu l’Enseignement du Père.

On viendra pour écouter Ma Parole,

On t’appellera pour prendre tes conseils,

Non pas pour prendre tes ordres.  La Révélation d’Arès 16/1

 

Le juste prophète (XXXVII/2) représente l’opposé de la religion, et par analogie de la politique, de la justice, etc. qui se posent en institutions sacrées ; leur fond est légaliste, immobiliste, dominateur (29/2, etc.). Le prophète préfigure le serviteur qui remplacera le chef et le juge (Mathieu 7/1, etc.) en tout domaine. Il ne commande, ni ne juge, ni ne momifie (XLIX/7) la société des frères (v. 2, 36/19). Au contraire, il les pousse à évoluer sans cesse librement. Il défend la Vérité qu’il a reçue le premier, dispense enseignement (39/1) et conseils (v. 2), définit le prophétisme pratique (coupe la perche courte ou longue XX/6-7), mais sans donner d’ordres. (Annotations du témoin, édition bilingue)

 

Tu ne commandera à personne,

Tu montreras Mes Sentiers vers les Hauteurs Saintes.

Quand on te demandera : « Quel nom faut-il porter pour plaire au Seigneur ? »,

Réponds : « Qu’importe que tu t’appelles Lentilles ou Chèvre, car si tu te fais une vie pour Dieu, un renom de bonté, de pénitence et de piété, ton nom deviendra aussi grand que celui de Moïse ou d’Élie. » 36/19

 

Tu ne commanderas à personne = Tu ne commanderas personne; on trouve de telles étrangetés grammaticales dans Enseigne-les (v. 20) (= Instruis-les) et Tu enseigneras à prier (35/4) (= Tu enseigneras la prière). Une nouvelle fois Dieu appelle tout homme à n’exercer aucun pouvoir sur d’autres hommes. Les responsabilités doivent être assumés à titre socio-fraternel: Les forts et les sages servent les faibles et les petits (26/9). Qu’importe que tu t’appelles Lentille ou Chèvre: Avec humour Dieu souligne que changer de nom comme font les papes, les patriarches orientaux, les moines et d’autres religieux, ne rend personne meilleur. Le nom donné au nouveau-né est sans importance. Ce sont l’éducation spirituelle et la force spirituelle que recevra l’enfant qui sont importantes (v. 20). (Annotations du témoin, édition bilingue)

 

Tu n’imposeras les mains à aucun successeur,

Tu ne fonderas pas une dynastie sur Mes Assemblées,

Car avec toi déjà,

Mais après toi plus encore

Elles seront souveraines d’elles-mêmes.  8/1

 

Imposer les mains: Geste de la consécration (ordination) des clergés. Dieu insiste : tout clergé est injustifié et répand l’erreur. Le témoin est mis en garde contre une mauvaise interprétation de la Révélation, il ne doit pas penser qu’il faut rejeter le clergé passé et présent pour le remplacer par un nouveau clergé supposé purifié. (Annotations du témoin, édition bilingue)

 

 

 

© Frère Michel Potay 1995                                                                                                                                        La Révélation d’Arès

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'anarchie est un sujet difficile.

À la question : "Que sont les Pèlerins d'Arès ?"

je réponds par deux mots plurivoques et ressentis comme contradictoires : "Une anarchie de pénitents," et dans les regards je vois la peur, ou l'enthousiasme, ou  l'embarras ; je vois rarement la quiétude.
Pourtant, 
La Révélation d'Arès dit : Tu ne seras le chef de personne (16/1), Tu ne commanderas à personne (36/19), ce qui est la définition de l'anarchie.
Mais nous vivons 
dans le temps (12/6), le changement de vie (30/11) ne peut être que progressif.
De plus, beaucoup de Pèlerins d'Arès qui exercent un pouvoir peuvent, sans perdre leur gagne-pain, le changer en savoir et responsabilité.

 

Par nature prophétique, le petit reste (24/1, 26/1, 29/2, 33/12), ébauche du monde changé à venir, ne cessera pas de se déployer en suivant l'enseignement de La Révélation d'Arès développée par le frère aîné (16/1) ou juste prophète (xxxvii/2),dont la parole est la Parole (i/12). Le petit reste restera le modèle de base de l'organisation sociétale de petites unités d'humains, dont le plus grand nombre possible sera constitué de vrais pénitents et anarkhistes (chefs de personne), quelles que soient leurs familles d'affinités. Dans d'autres petites unités — respect de la liberté oblige — les organisations seront non-arésiennes et diverses, mais tendront à l'anarkhisme du fait de leur petitesse sociétale.

L'anarkhia, un ingrédient dans 
l'accomplissement de La Révélation d'Arès, ne peut être introduit dans les grandes masses, dont la paix et l'ordre reposent sur des pouvoirs et des lois politiques. L'anarkhia ainsi que la vie pénitence dans la joie et la fête (Rév d'Arès 30/11) n'est possible, que dans de petites unités d'humains. C'est donc dans la direction de l'éclatement des grandes masses en petites unités d'humains libres que nous envisageons notre ligne d'action dans les affaires publiques. Nous rejetons la politique qui toujours recherche le pouvoir, fabrique ses lois, offense la liberté, même dans les démocraties qui sont des dominations d'élus sur une majorité d'électeurs adverses + abstentionnistes. 

Une anarkhia (grec
ἀναρχία) est une société organisée et gérée sans gouvernement où nul ne prétend avoir un pouvoir sur l’autre. Proudhon en 1840 : "La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité." Ces mots sont pour nous acceptables, si la loi qu'évoque Proudhon est la Loi Qui sera (Rév d'Arès 28/8), la pratique universelle de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence (32/5) spirituelle libre (10/10) de tous préjugés, que La Révélation d'Arès appelle pénitence. Élisée Reclus : "L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre." Léon Tolstoï, également anarchiste, à propos de la morale sociale : "(Seule) la révolution personnelle, la métamorphose de chaque individu au quotidien (la pénitence) doit être la règle en société. Et Jacques Ellul à propos de la religion chrétienne : "Le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises, le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises, la prétendue morale chrétienne, le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises, etc., c’est la socio-institution de l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes ont raison de rejeter ce christianisme-là." Chacun à sa manière, ces auteurs et beaucoup d'autres, que faute de place je ne peux citer, rejoignent La Révélation d'Arès sur de nombreux points.

Quand 
La Révélation d'Arès dit : Sois Un dans toi ! (Rév d'Arès xxiv/1) elle sous-entend que l’Univers, les créatures et leur Créateur ne sont qu’Un. Le Créateur entend même crier la pierre (xiv/6), laquelle a donc une vie autre que ce que la science appelle vie : la Vie (24/5) dans son universelle extension. Si dans l'état actuel des choses l'homme, l'étoile et la Main de Dieu (xiv/9) du Père ne font pas qu'Un, c'est parce que le Père a fait l'Enfant libre à Son Image et Ressemblance (Genèse 1/26) et que l'Enfant a fait librement de ses religions, politiques, pouvoirs, lois et cultures des briseurs d'Unité. Ainsi cette poussière paradoxale qu'est la Jument qui pue (la Terre, xix/15) empoisonne-t-elle l'Universinfini. Comment s'aimer et se comprendre, comment l'harmonie peut-elle s'étendre à tous les humains, mais aussi des humains à tout le reste, si l’on n’a pas le même concept du Vrai (Rév d'Arès xxxiv/1-4), base de la raison gérée par l'anarkhia ? 
La variété des sociétés humaines et le débridement des débilités morales, non seulement jamais soignées ni corrigées, mais vues comme normales, voire géniales, est source de contradictions et conflits sans fin.  Les religions, pour ne parler que d'elles sont tantôt monothéistes — judaïsme, christianisme, islam —, tantôt autres — hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, etc. — , et à l'intérieur de chaque religion des variétés considérables. Aucun œcuménisme, lui même toujours autoritaire, ne résoudra jamais cela. Les variétés de foi tuent la très simple 
Vérité qu'est le Bien accompli, à quoi tout doit revenir. Les politiques sont à la tête d'autres formes de religions. Bref, le monde s'est gâté de telle sorte que tous les hommes intelligents en quête d’unité, quelle que soit leur culture, savent que l'anarkhia n'est pas une idéologie parmi d’autres mais qu'elle est la sagesse primordiale de l’humanité qu'il faut retrouver comme on retrouvera la Vie (Rév d'Arès 24/5]. Shankara, évoqué dans mon entrée 171 "non-dualité", disait : "L'âme est par nature pure, éveillée et libre." Tant qu'un grand nombre d'humains n'auront pas d'âmes, le désordre, l'injustice, la violence et les pouvoirs qui prétendent les contrôler mais qui sont tout autant des causes de désordre, injustice et violence, ravageront ce monde.
La presse, le discours politique, les papiers administratifs, les lois, les sermons religieux sont pour moi un chant barbare, rempli de 
bruit, de menace, de brutalité. S'y entrechoquent ordres, mises en demeure, polémiques, louanges, intimidations, pathos, souffrance, esclavage, résignation. Alors, je sais que c'est seulement hors du bruit, hors du compte, bref, dans l'anarkhia que je retrouverai le Vrai et sa sagesse.

Moïse ne fut le c
hef de personne. Il fut seulement un guide. Il donna Aaron à ceux du peuple exilique qui voulaient un chef, mais c'était provisoire dans son esprit.
Quand l'anarkhia couronnera la 
pénitence, la délivrance, la réalisation de l'homme, la fin de l'Histoire chaotique des pouvoirs seront proches. L'anarkhia aura déjà régné assez longtemps quand disparaîtra, au Jour du Père (Rév d'Arès 31/8),l’alternance millénaire de la vie et de la mort et apparaîtront le Bien et  la Vie (24/5), tandis que s'évanouiront dans l'espace comme des aérolites mous les derniers de ceux qui parlent de dessus l'œil (xix/7). Le tupha ne pourrira plus (xix/11); il fleurira comme d'immortels et superbes nénuphars sur les fleuves d'Éden.
Rien ne peut arriver de mieux au monde que l'anarkhia, fleur et fruit de la 
pénitence. Le monde du Bien sera géré, bien géré même, mais anarkhique. Visons à un monde changé sans chefs malgré les arguments massues qu'on va nous opposer en nous traitant de fous !
Ceci dit, la violence meurtrière des anars historiques m'a toujours étonné. Comment ces assassins pouvaient-ils croire que tuer les puissants empêcherait qu'on les remplace ? Ils ignoraient naïvement la soif de pouvoir que la culture a introduit dans l'homme ; ils ignoraient que la 
pénitence seule peut éteindre cette soif. Seul un travail apostolique de longue haleine sera efficace.

 

 

 

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Le Père prophétise que c’est d’un noyau spirituel sans pouvoirs que viendra le salut universel.  La peur comme obscurité dans l’âme 104 (Coran 113)

 

 

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Je ne suis pas un chef (Rév d'Arès 16/1) et, même si je les subis, je ne reconnais pas de chefs, même pas le Père de l'Univers (12/4) 2016 sans rage. 170

 

« N’être le chef de personne » (16/1) : acte de foi et invitation à la conscience collective (FDA 70)

Extrait d’un interview du Frère Michel en décembre 2005

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FRERE DE L'AUBE : Mais votre solitude ? Votre solitude prive le mouvement arésien d'une voix irremplaçable.

FRERE MICHEL : Contre cette réalité on ne peut plus grand-chose, je crois, mais je ne gémis pas sur ma solitude. Je la regrette tout en restant un homme de forte espérance. je sais qu'il faut le temps d'arriver à des solutions (Rév d'Arès 12/6) et qu'on peut mourir avant, mais que d'autres viendront, qui trouveront ces solutions plus tard. Si j'ai maronné ici et là devant l'absence d'interaction entre moi et mes frères depuis 1987, je me suis aussi efforcé de positiver en montrant l'exemple d'une activité solitaire et de ses possibilités.

Dès 1974, quand je compris que, par la voix de Jésus, le Créateur recommandait un petit reste sans chef, ni commandement, donc un peuple conduit par sa seule conscience, je compris qu'un gros problème de création sociale se poserait. Parce que la société n'a jamais fonctionné comme ça, sauf à l'échelle d'une famille ou d'une toute petite tribu, et encore ! C'est un domaine où nous avons à créer, à beaucoup créer. Dans cette génération et dans les générations futures.

N'être le chef de personne (Rév d'Arès 16/1), c'est un acte de foi. Acte de foi contre tous ceux qui seraient tentés d'être chefs et contre tous ceux qui demandent des chefs. Un acte de foi créatrice, créatrice de soi-même, donc quelque chose de difficile à réaliser, comme la pénitence, comme la moisson, qui rendent l'homme maître de sa propre rédemption sans chef ni dogmes. Rédemption qui peut aller jusqu'au changement du monde (28/7).

La Révélation d'Arès n'appelle pas à la foi point final, comme la foi mise dans la croix rédemptrice ou la foi mise dans le paradis par l'observance des cinq piliers de l'islam. Elle appelle à la foi dans l'effort - ici je me répète, mais c'est très important - , dans l'effort qui donne le salut à l'individu et au monde, l'effort de liberté (pas de chef), l'effort de bien (la pénitence), l'effort d'amour (la moisson). Ici, La Révélation d'Arès nous entraine à un niveau très supérieur de la conscience de foi. c'est bien une authentique révélation en cela qu'elle fait renaitre l'homme en tant qu'humanité aussi bien qu'en tant qu'individu.

 

 

 

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